SANS PRÉJUDICEDevenir cobaye pour du fricEncore ce matin, un dimanche, dans le Journal de Québec, on peut voir une annonce d'Anapharm qui cherche des hommes, de 18 à 55, fumeurs ou non pour participer à ses recherches, en tant que cobayes.Les peines des participants seront compensées par des indemnités compensatoires pouvant atteindre 3,850$.La publicité indique aussi qu'Anapharm offre des services de qualité en matière de recherche clinique tout en se souciant de du confort, de la sécurité et du respect des participants.
Pour quiconque n'a aucun conscience de l'importance de sa santé, ça peut paraitre attrayant et c'est probablement la raison pour laquelle tant de jeunes se laissent charmer par les appels de l'argent "facile".
Mais voilà, ce conte de fées peut rapidement tourner au cauchemar.Par exemple, est-ce que -tous- les participants recevront 3,850$? Bien sûr que non! Il faut d'abord correspondre à -tous- les critères (certains rendant la qualification plus difficile), sauter au travers de -tous- les cerceaux (comme une bête de cirque) et bien sûr, éviter de parler de ce qui se passe chez Anapharm, aux autres.
Ainsi, le participant moyen recevra probablement beaucoup moins d'argent que le "montant d'appel" annoncé dans la publicité -mais- lorsqu'un jeune, affamé et sans le sou se présente pour qu'on fasse des expériences sur son corps, il est prêt à accepter à peu près n'importe quel "compromis" pour obtenir des billets verts.
Et puis vient le projet de recherche qui s'applique aux cobayes... euh, aux "participants".Qu'est-ce qui arrive si les choses tournent mal? Grâce aux précautions légales prises par l'entreprise de recherche, les "participants" ne devraient pas s'attendre à recevoir une belle pension "compensatoire" à vie s'il advient que le projet de recherche ait bousillé leur santé.
En fait, ces participants rentreront chez eux.Dans le silence et l'indifférence.Ils devront, en gros, s'arranger "tout seuls" avec leur santé chancelante et leur "indemnité compensatoire" complète ou partielle — aucune d'entre elle n'étant assez élevée pour compenser les torts causés à leur personne.
Il existe des cobayes qui acceptent de participer à de nombreuses études et se font des porte-étendards de ce genre d'emploi, à temps plein ou partiel.Grand bien leur en fasse de gagner ainsi de l'argent mais à force de laisser tant de mécaniciens jouer sous le capot de votre voiture, elle finit par ne plus très bien fonctionner... jusqu'au jour où elle ne fonctionne plus du tout.
Malheureusement, dans le cas d'Anapharm, il ne s'agit pas de voitures mais de vies humaines.Ces vies humaines sont traitées dans le confort, le respect et la sécurité, selon les prétentions d'Anapharm, mais avouons que si la santé vient à faillir, le confort de pacotille, on s'en tape!