Labeaume veut un débat sur l’avenir des villesLe maire souhaite ramener à l’avant-plan son concept de « Cité-État ».Convaincu que le gouvernement Charest pellettera dans la cour des municipalités pour réduire ses dépenses, le maire Régis Labeaume souhaite saisir l’occasion du
Forum économique, la semaine prochaine, pour lancer un débat sur l’avenir des villes.
Vu la pression très forte pour rationaliser les dépenses qui pèsera sur le gouvernement au prochain budget, M. Labeaume s’attend à ce que les villes soient pénalisées. « C’est un réflexe naturel, ce n’est pas nouveau pour les villes, ( d’avoir) plus de responsabilités et moins d’argent, et c’est certain que ça va arriver » , a-t-il affirmé lors d’une entrevue éditoriale avec
Le Journal de Québec.
Entendant ramener à l’avant-plan son concept de « Cité-État, un vaste projet », à l’occasion de ce forum organisé par Jean Charest, le maire estime qu’il est temps de mettre le débat sur la table.
Il est d’avis « qu’il faut croire » à des événements comme le forum.« Ce n’est pas le moment de jaser de fiscalité municipale, évalue M. Labeaume, car on a suffisamment de chantiers, mais, pour commencer, il y a des nouveaux paradigmes dans notre société et il va falloir parler de l’avenir des villes, voir où elles s’en vont, quelles seront leurs responsabilités additionnelles dans 15 ou 20 ans. »
Il serait mal avisé d’aborder les moyens avant de parler du fondamental, fait valoir le maire. « Et ça, j’ai le goût de faire ça, parce que je le vis à plein temps » , lance-t-il.Tête-à-têteVisant à intéresser les jeunes à la « chose municipale » , M. Labeaume rappelle que « la Ville, c’est plus que des tuyaux » . Il faut faire un inventaire de ce qui a été fait, la démonstration avec des chiffres, des audits, que les villes sont efficaces, dit-il.
« L’idée, c’est pas de blâmer, mais y a-til moyen qu’on fasse évoluer les mentalités? questionne le maire. Je considère que ça fait partie de mes responsabilités; on est la deuxième plus grosse ville au Québec (...) ça fait partie de ma job. »
M. Labeaume rue dans les brancards lorsqu’il constate que certains ministères perçoivent encore les villes comme des fournisseurs de services. « Il faut se poser la question aussi à savoir qui est le meilleur pour faire telle job, à tel prix et avec le meilleur service. » Il a l’intention de « positionner le problème de façon intelligente. On va se questionner, à ma manière, avec les mots que je veux (...) Je ne veux pas d’un produit édulcoré » , dit celui qui n’a pas l’intention d’attendre après Montréal, estimant avoir l’appui des maires de l’Est.
Le maire fera également part de sa vision aux ministres Raymond Bachand et Clément Gignac, qui l’ont convoqué en tête-à-tête en prévision du budget.