Ça brasse au WisconsinLe Wisconsin n'a pas l'habitude d'être au centre de l'attention de toute l'Amérique.Pourtant, partout aux ÉtatsUnis, les politiciens, les syndicats et la population en général surveillent de très près la crise budgétaire qui s'y déroule.
« Si Walker l'emporte, cela va établir un précédent. D'autres gouverneurs républicains vont se dire que, oui, ils peuvent faire la même chose dans leur État. Par contre, si les syndicats gagnent, ça va forcer les gouverneurs à reculer » , souligne le professeur John McAdams, de l’Université Marquette de Milwaukee.
Même Barack Obama suit de très près la situation. Il a déjà commenté la crise, s’interrogeant sur l’objectif réel poursuivi par le gouvernement. Ça ressemble, a-t-il dit à une « attaque contre les syndicats » .
Des syndiqués de partout aux États-Unis, d’aussi loin que Los Angeles, sont arrivés dans la capitale Madison pour dénoncer le gouverneur qui cherche selon eux à « casser les syndicats » .
« 50 ans en arrière »« Il veut nous ramener 50 ans en arrière. C'est inconcevable. Cela nous concerne tous, peu importe où nous sommes aux États-Unis. Nous sommes avec vous » , a lancé un syndicaliste newyorkais à la foule réunie à l'intérieur du Capitole de Madison.
En bref, voici ce que le "bill" implique:
C’est un projet de loi de 144 pages incluant plusieurs mesures pour retrouver l’équilibre budgétaire d’ici deux ans. Le budget bisannuel de 2011-2013 prévoit un déficit de 3,5 milliards $.
Madison est assiégé
Le Capitole de h sur 24 h. Les depuis 10 jours, 24 autorités songent à empêcher dès ce soir les protestataires de coucher aux 2e et 3e étages de l’édifice, ce qui pourrait mettre le feu aux poudres. Le gouverneur croit pouvoir aller récupérer 300 M$ par année avec les augmentations de contribution des employés de l'État.
Le bill comprend, notamment :
La fin du recours à la négociation collective pour fixer les conditions de travail et les avantages sociaux des 214 500 employés de l'État ( 4% de la population).
L'augmentation de la contribution des employés du secteur public à leur fonds de pension. Elle passera de 1 % à 5,8 % de leur salaire. Le gouvernement paie le reste.
L'augmentation de la contribution des employés de l'État à leur régime d'assurance collective, qui passera de 6 % à 12,5 % du coût total du régime. Le gouvernement paie le reste.
L'établissement d'une limite équivalant au taux d'inflation pour les hausses de salaire futures des employés de l'État.
La fin de l'obligation pour les employés de l'État de devenir membre du syndicat et de payer une cotisation.
Les autres économies viendront d'un refinancement de la dette et de mesures de compressions budgétaires dans les différents départements d'État, de même que de l'utilisation de surplus dans la caisse d'assurance-maladie.