Toutoune et Gros JambonPar Richard MartineauLA FACE DANS LE GÂTEAUL’État se conduit comme un couple d’obèses qui force ses enfants à passer les journaux pour pouvoir se bourrer la face. Ce n’est plus obscène. C’est carrément scandaleux.Comme l’écrivait Pascal Cyr, un prof de Sherbrooke, dans une lettre ouverte jeudi, comment peut-on dire que le système universitaire n’a plus d’argent quand l’UQAM a flambé 300 millions $ dans un COMPLEXE IMMOBILIER ?
Gardez-vous une p’tite gêne, bordel !
RIEN DE TROP BEAUAvez-vous vu le salaire des recteurs, vous ? Le recteur de l’Université Laval vient de recevoir une augmentation de salaire de 100 000 $. Le recteur de l’Université de Montréal gagne deux fois plus que le premier ministre du Québec. Les recteurs de McGill et Concordia gagnent respectivement 358 000 $ et 350 000 $.
On a donné 700 000 $ à l’ancienne rectrice de l’
Université Concordia (qui a démissionné dans des circonstances nébuleuses) et versé 1 million $ à son successeur pour acheter son condo, tout en lui offrant une allocation de logement de 3 000 $ par mois !
Comment peut-on se tourner ensuite vers les étudiants et leur dire, avec un trémolo dans la voix : « Les enfants, vous devrez casquer un peu plus, car pôpa et môman n’ont plus une cenne » ?
LE PARTY EST FINIChaque fois que les jeunes manifestent, on les traite d’enfants gâtés.
Mais mettez-vous à leur place : on leur demande de payer pour un repas qu’ils ne pourront même pas manger.
Payez la retraite de vos grands-parents, les médicaments des aînés, les parachutes dorés des cadres, les pensions capitonnées des fonctionnaires…
Et surtout, faites-le avec le sourire, car on va vous traiter de paresseux !C’est comme si vous arriviez à un party en retard et qu’on vous demandait de payer quand même le droit d’entrée,
même si le DJ avait sacré le camp et que les serveurs étaient en train de mettre les chaises sur les tables.
Dans le fond, ce qui est étonnant, c’est que les jeunes ne descendent pas plus souvent dans la rue…
PROMESSE D’IVROGNEOn nous dit que les coffres de l’État sont à sec… mais on projette de créer trois nouveaux comtés !Trois comtés supplémentaires, trois députés, trois bureaux, trois autos, trois équipes, trois secrétaires, trois fax, trois stocks de pancartes, trois attachés de presse…
« Oui, on va maigrir, les enfants, on vous le promet », disent Toutoune et Gros Jambon.
En vidant un deuxième baril de poulet Kentucky…
À GENOUXVous connaissez le vieux gag de Lucien Boyer. Un gars avec une jambe de bois entre dans une église et dit : « Mon Dieu, rendez ma jambe semblable à l’autre… » Il ressort avec deux jambes en bois.
Eh bien, c’est ce qui arrive aux contribuables québécois. À chaque budget, on espère qu’on n’aura plus de jambe en bois.
Et à chaque budget, on se retrouve avec deux jambes en bois, un bras dans le plâtre.