Une offre de 25 G$Après avoir bénéficié des accords de libre-échange liant le Canada, les États-unis et le Mexique, le Québec ne pourra que tirer profit d’un accord commercial avec l’Europe, a déclaré hier l’ancien premier ministre Pierre Marc Johnson.L’ex-premier ministre du Québec Pierre Marc Johnson a livré un plaidoyer libre-échangiste. « Le Québec exporte 40 % de son PIB (...) Ce n’est pas vrai qu’on va augmenter notre prospérité en réduisant le commerce », a-t-il dit.
« Nous sommes dépendants du marché américain. Si ce marché se referme, il nous reste le marché européen de 500 millions de personnes, le plus riche au monde » , a plaidé M. Johnson en commission parlementaire.
M. Johnson représente le Québec dans les négociations devant mener à un accord commercial entre le Canada et l’union européenne (UE). Répondant aux questions des députés, M. Johnson a confirmé que les marchés publics québécois, soit les contrats offerts par le gouvernement, les sociétés d’état, les municipalités, les commissions scolaires, les universités, les établissements de santé, etc., font partie des négociations avec l’union européenne.
Les contrats transigés sur les marchés publics québécois sont de l’ordre de 28,5 milliards de dollars par année, a précisé M. Johnson. En soustrayant Hydro-Québec, qui ne fait pas partie des discussions, le Québec offrira un marché public de 25 milliards aux 27 pays de l’union européenne.
« C’est la partie la plus intéressante pour eux (...) Ça ne veut pas dire que nos marchés publics vont être entre les mains des Européens. Mais on va être en situation de concurrence », a exposé M. Johnson.
La concurrence permettra aux organismes publics d’obtenir de meilleurs prix pour leurs achats en plus de réduire les risques de collusion, a-t-il signifié. La réciprocité ne sera pas absolue. « Les marchés publics européens (sont) 10 fois plus grands que les nôtres », a-t-il précisé.
Des exceptions« Quatre-vingt-dix pour cent des tarifs seront abolis. Le 10 % qui reste sera le plus difficile », a reconnu M. Johnson.
Il y aura des exceptions. Les produits agricoles seront protégés, a-t-il anticipé, s’en remettant à la position du gouvernement fédéral. « Le premier ministre du Canada a dit qu’il ne remettrait pas en cause le régime de gestion de l’offre. »
La négociation qui a cours entre le Canada et L’UE a été initiée par le premier ministre du Québec. L’objectif est d’abolir autant de barrières que possible sur les échanges commerciaux.
La culturePar ailleurs, le Canada et le Québec s’entendent pour protéger jalousement les arts et la culture. « Notre position a été exprimée de façon radicale. Nous tenons à ce que la culture ne soit pas traitée comme un objet de commerce. »
L’UE n’a pas encore fait connaître sa position sur le sujet.