Soins hospitaliersDes touristes partent sans payerDes touristes étrangers ayant reçu des soins de santé pendant leur passage à Montréal ont laissé une note impayée d'environ 4 millions de dollars au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).Les 1303 touristes étrangers qui ont fréquenté les urgences de ses trois hôpitaux entre 2000 et 2007 doivent au CHUM des factures impayées totalisant 3 722 479 $, a appris le
quotidien La Presse grâce à la
Loi sur l'accès à l'information.
« Il faut savoir que nous avons l'obligation de prodiguer des soins aux personnes malades qui nous arrivent, dit Nathalie Forgues, porte-parole du CHUM. On ne peut pas laisser ces gens en danger. Il arrive même que des médecins acceptent de soigner des gens tout en sachant qu'ils ne seront pas payés. »
Lorsqu'un patient étranger se présente à l'hôpital, le personnel qui l'accueille tente de savoir s'il possède une assurance privée ou publique. Si le malade ne dispose d'aucune protection, la situation se complique pour l'établissement, explique Mme Forgues dans La Presse. « À partir du moment où la personne retourne chez elle après avoir reçu les soins, il devient très difficile sur le plan juridique de se faire payer. »
Le CHUM, qui collabore depuis quelques années avec une agence de recouvrement locale pour régler les comptes impayés, s'est associé depuis quelques mois à une agence européenne.
La somme à percevoir est répartie presque également entre les trois établissements du CHUM. Le nombre d'usagers diffère toutefois d'un hôpital à l'autre: il est de 854 à l'
Hôtel-Dieu, de 158 à
Notre-Dame et de 291 à
Saint-Luc.
Parmi ces débiteurs se trouvent des touristes, des étudiants étrangers détenant un permis de séjour ou des gens venus visiter des parents durant une assez longue période, ajoute le quotidien.
La compilation du CHUM tient compte des seules personnes vivant à l'extérieur du Canada. Une entente interprovinciale facilite le recouvrement auprès des Canadiens des autres provinces qui bénéficient de soins au Québec.
Un problème mondialLe cas du CHUM n'est pas unique, selon Mme Forgues. D'autres hôpitaux du Québec font face à ce type de situation. « Tous les hôpitaux connaissent cela, dit-elle. C'est un problème mondial. »La somme élevée due au
CHUM s'explique par le fait qu'il rassemble trois établissements situés dans une région populeuse où se trouvent plusieurs étrangers de passage. « L'
Hôpital général juif et les
hôpitaux du CUSM connaissent aussi la même situation, dit Lauréanne Collin, de l'Agence de la santé et des services sociaux de
Montréal. Comme ils rejoignent une clientèle anglophone, ils sont plus susceptibles d'attirer les touristes et les étrangers. »